Sa longue façade domine la place et clôt de façon monumentale la belle perspective qu’ouvre l’avenue de la Victoire
L’Hôtel de Ville
Si l’hôtel de ville fut plusieurs fois reconstruit, agrandi et restauré au fil des siècles, son emplacement, sur le bord septentrional de la Grand-Place, est resté inchangé depuis le Moyen Age. Ce bâtiment est emblématique de la conquête des libertés communales, qui se manifeste à Cambrai dès le Xème siècle. Il faudra toutefois attendre la charte Godefroy de 1227 pour que soit définitivement instauré un collège d’échevins et de prévôts. Une première maison de Paix est alors construite au XIVème siècle, et agrandie aux siècles suivants. Ce premier hôtel de Ville médiéval laisse place, à la fin du XVIIIème siècle, à un nouvel édifice de style classique, dont l’architecture rappelle celle des monuments antiques. Moins d’un siècle plus tard, l’hôtel de ville est de nouveau reconstruit et agrandi. Tout en conservant les grandes lignes de l’édifice précédent, il est alors doté d’une surcharge ornementale propre à l’époque. Gravement endommagé pendant la Première Guerre mondiale, la restauration, dans les années 1920, lui rend son style classique de la fin du XVIIIème siècle. Sa longue façade domine la place et clôt de façon monumentale la belle perspective qu’ouvre l’avenue de la Victoire. La partie centrale, en légère avancée, est dominée par un fronton orné d’une figure allégorique de la Ville. Un campanile circulaire, reprenant l’allure d’un tempietto antique, couronne l’ensemble. De part et d’autre, les jacquemarts Martin et Martine, datant du XVIème siècle, s’animent à chaque passage d’heure.
La salle des mariages
La salle des Mariages et son antichambre de l’hôtel de ville de Cambrai sont ornées de fresques d’Emile Flamant (1896-1975). Par leur qualité d’exécution et leur richesse iconographique, elles constituent un chef d’œuvre du patrimoine cambrésien. Elles furent commandées en 1927, lors des travaux de restauration de l’édifice consécutifs aux destructions de la Grande Guerre. Réalisées en 1931 selon la technique de la fresque qui consiste en la pose de pigments colorants délayés à l’eau appliqués sur un enduit frais, elles sont consacrées aux grandes heures de l’histoire de la ville. Sur le premier panneau, placé derrière la table des signatures, figurent les armes de la ville, inscrites dans un environnement décoratif de guirlandes de feuilles et de fleurs stylisées. De part et d’autre sont représentés les personnages illustres, Cambrésiens ou hôtes prestigieux, qui ont marqué l’histoire et la vie artistique de la ville, tels que Villars de Honnecourt, Monstrelet, Louise de Savoie, Charles Quint, Louis XIV et Fénelon. Face à l’entrée de la salle, la fresque porte l’inscription « Cambrai aima toujours les arts, les sciences, le travail et la bonne humeur ». Elle évoque les activités commerciales et artisanales de la ville au Moyen Age, en particulier le commerce de la fameuse toile appelée « batiste », sur fond de fête médiévale. La troisième fresque évoque l’histoire des luttes communales dont elle rappelle plusieurs épisodes. En arrière-plan, on peut reconnaître plusieurs édifices de la ville médiévale.
L’antichambre est ornée de fresques allégoriques sur les thèmes de l’Amour, du Travail et de la Paix, éminemment symboliques dans cette période d’après-guerre. La simplicité et la monumentalité des compositions, la fraîcheur et la lumière des couleurs y contrastent avec le foisonnement et la dominance des tons ocre des fresques de la salle des mariages. Ces deux salles offrent ainsi un aperçu des plus intéressants sur la qualité de l’œuvre d’Emile Flamant.