Les Archives municipales de Cambrai rassemblent un patrimoine écrit de près de 1500 mètres linéaires dont les plus anciennes pièces sont datées du XVIème siècle

Elles conservent les documents qui sont produits par l'ensemble des services municipaux dans le cadre de leurs activités qu'elles mettent à disposition d'un public de chercheurs dans le respect des délais de communicabilité.

L'origine des archives communales remonte aux premiers temps de la commune au XIème siècle. Autrefois conservées au sein du « ferme » du Magistrat, petite pièce rectangulaire située derrière la chambre de paix, les archives contenaient des titres et privilèges, chartes, concordats, lettres patentes ou d'octroi, tous ces documents témoignant des reconnaissances, droits et libertés que les Cambrésiens avaient difficilement acquis au cours des vicissitudes de l'histoire de la commune.
Sous l'Ancien Régime, c'est le travail des clercs de classer et d'analyser les documents et celui des échevins de veiller à leur bonne conservation.
Tout d'abord inaccessibles au public, les archives sont enfermées dans des coffres et des sacs jalousement gardés tels de véritables trésors. Les archives sont source de toute la richesse de la commune, naissant de l'exercice du Magistrat au fil de ses délibérations, ordonnances, bans de police et de commerce.
Durant la période révolutionnaire, les archives vont subir des détériorations et des pertes dues à des déménagements successifs.
Il faut attendre l'année 1808 pour que la municipalité décide d'y mettre de l'ordre en nommant officiellement son premier archiviste, François Joseph Defrémery-Déhollain, dont la fonction de secrétaire général ne laisse guère toutefois beaucoup de temps à consacrer au classement des précieux documents.
Plusieurs archivistes municipaux vont se succéder jusqu'au début du XXe siècle avec pour mission de procéder au répertoriage des documents: André Le Glay, François Houzé, Achille Durieux, Edouard Gautier et André Lesort. Ces deux derniers publient en 1907 un inventaire des archives anciennes, le seul qui soit parvenu jusqu'à nous. Cet inventaire représente un précieux témoignage dressant la liste des fonds anciens avant qu'ils ne soient détruits au cours de la Première Guerre mondiale.
En octobre 1918, après quatre années d'occupation, les troupes allemandes se retirent de la ville, non sans avoir dévasté le centre-ville et incendié l'hôtel de ville où sont conservées les archives municipales, provoquant la perte irréparable de quantité de documents d'une valeur considérable.
Par chance, tout n'a pas été détruit. La quasi-totalité des fonds anciens disparaît dans l'incendie, mais quelques documents que les Allemands ont emporté avec eux lors de leur retraite et qui ont été rapatriés à Cambrai à l'issue de la guerre sont préservés et intégrés dans les collections patrimoniales de la bibliothèque (à l'exception des registres paroissiaux). Les fonds modernes du XIXe siècle et du début du XXe siècle (registres d'état civil, listes nominatives des recensements de population, registres des délibérations et des arrêtés, budgets) ont bénéficié d'un sort plus favorable, ayant sans doute été conservés à l'écart de l'hôtel de ville.
Après la guerre, les bibliothécaires cumulent leur fonction avec celle d'archiviste, chargés de veiller au classement des archives subsistantes et de leur conservation.
Les Archives municipales renaissent en 2009 avec l'ouverture d'un nouveau service dont l'équipe a pour mission d'optimiser la gestion des fonds d'archives de la collectivité.