La vie du peintre Pierre Antoine Patel (Paris, 1648 – Paris, 1707) est assez peu connue. Élève de son père Antoine, Pierre Antoine peint comme lui essentiellement des paysages imaginaires, peuplés de personnages et surtout d’architectures à l’antique, dans la veine de Nicolas Poussin, Claude Gellée dit Le Lorrain et Laurent de La Hyre. Ces paysages historiés, inspirés par la peinture flamande, sont tout à fait dans le goût de l’époque et appréciés par toutes les classes sociales. Ils sont considérés comme appartenant à la peinture d’histoire, classée au plus haut dans le système de la hiérarchie des genres mis en place par l’Académie de peinture et sculpture, instance officielle de formation des artistes, créée par Louis XIV.
La peinture à la gouache sur vélin, qui demande des connaissances techniques précises, connaît un véritable regain d’intérêt à la fin du XVIIème siècle. Dès les années 1680, Pierre Antoine Patel semble s’en être fait une spécialité, même si on lui connait des peintures à l’huile sur toile.
La technique de la gouache, plus souple que l’huile, permet à l’artiste de donner plus de légèreté à sa touche, donnant une impression de fraîcheur et de fantaisie sereine à ses petits paysages.