La Révolution met fin à la puissance du clergé tandis qu’en 1790, la première municipalité prend ses fonctions. La plupart des édifices religieux, dont la cathédrale médiévale, sont vendus puis démolis. Certaines places, comme la place Jean-Moulin, ont pour origine ces espaces devenus vacants. En 1892, pour désengorger le centre-ville surpeuplé et aménager des axes rayonnants permettant de relier les faubourgs au centre, les fortifications sont démantelées. Elles font place à de larges boulevards. Certaines portes, aujourd’hui intégrées dans le tissu urbain, en sont les derniers témoins. Cette période de remodelage s’accompagne de la destruction d’immeubles vétustes et de l’embellissement d’anciens quartiers.

La ville développe au XIXème siècle les activités traditionnelles du Cambrésis que sont les industries textiles et l’exploitation agricole. La Grande Guerre met un frein à cette vitalité économique : occupée pendant quatre ans et proche de la ligne Hindenburg, la ville est ravagée. L’architecte Pierre Leprince-Ringuet conçoit un programme urbain fonctionnel, redistribuant les fonctions administratives et commerciales autour de la Grand’Place. La ville est de nouveau occupée, bombardée et incendiée pendant la Seconde Guerre mondiale. La deuxième reconstruction engendre certaines modifications, comme la disparition de la place au Bois. Par la suite, des quartiers pavillonnaires se développent et un centre universitaire est créé dans les zones périphériques, confirmant la croissance urbaine de la ville.

Cambrai est aujourd’hui ville commerciale, tournée vers les industries agroalimentaires et textiles, ville universitaire et centre administratif, sous-préfecture du Nord.