Une toile de lin fin, appelée "batiste" fit la réputation et la richesse de Cambrai et du Cambrésis.

Sa finesse et la qualité de son tissage lui valent d’être importée dans toutes les cours européennes, notamment dans les royaumes de France et d’Angleterre. Elle aurait été mise au point, vers 1300, par un certain Batiste natif de Cantaing qui lui donna son nom. Il aurait également inventé la navette des métiers à tisser. Le développement de la batiste coïncide avec l’époque troublée de la Guerre de Cent Ans. En effet, privés des importations de laine anglaise, les tisserands de Cambrai développent le travail du lin cultivé dans la région. Appelés mulquiniers, ces artisans arrivent à atteindre la perfection dans l’art de filer le lin et de le tisser. Les pièces de batiste, blanchies dans les eaux de l’Escaut, sont ensuite expertisées dans la halle aux draps de la cité. Un sceau atteste l’origine et certifie leur qualité. La batiste est également appelée, la toilette, la fine batiste, l’atramiche ou tout simplement le linon. On en confectionnait des chemises, des caracos, des brassières, du linge de corps, des mouchoirs qui étaient roulotés main. Si l’arrivée du coton au XIXème siècle causa sa disparition, l’activité textile contribua, aux XIXème et au XXéme siècle, à la prospérité de la ville. Encore aujourd’hui, plusieurs entreprises perpétuent cette tradition séculaire, en la conjuguant à l’excellence et l’innovation.