L’origine du faubourg Saint-Druon remonte au Moyen Age
L’origine du faubourg Saint-Druon remonte au Moyen Age : une léproserie y avait été construite, hors des murs de la cité, pour y accueillir les malades. L’édifice fut détruit au XVIème siècle. En 1630, une chapelle fut érigée à la bifurcation des chemins de Niergnies et de Crèvecœur. Placée sous le vocable de Saint-Druon, elle donna son nom à ce faubourg. Cet édifice fut démoli lors de la Révolution, remplacé au XIXème par celui que nous connaissons aujourd’hui.
Jusqu’à la fin du XIXème siècle, les voies qui constituent ce faubourg relient Cambrai aux villages avoisinants : il s’agit de la rue Gauthier, en direction d’Awoingt, de la rue Saint-Ladre, en direction de Walincourt et se poursuivant en direction de Guise, la rue Saint-Druon se prolongeant par les rues de Niergnies et de Crèvecœur et enfin la rue de Rumilly. Elles sont bordées par de petites fermes, témoignant de la vocation agricole du quartier. Certaines sont encore présentes dans le paysage.
En 1862, l’église actuelle est édifiée par l’architecte diocésain Henri de Baralle (1827-1882), auquel on doit notamment le clocher de la cathédrale et de nombreuses églises du Cambrésis. Après la Première Guerre mondiale, un vitrail est installé au-dessus du portail d’entrée montrant sous la forme de médaillons le visage des paroissiens morts pendant la guerre. Cet événement est également évoqué par la représentation de l’abbé Thuiliez, curé de la paroisse qui est resté à Cambrai au moment de l’évacuation et qui a assisté à l’incendie et la libération de la ville en octobre 1918, comme le rappelle un autre vitrail dans une chapelle de l’église.
Ce faubourg est jusqu’au XIXème siècle isolé du centre-ville par l’imposante ceinture de fortifications qui représentait un réel obstacle à l’urbanisme. Il fallait alors aux habitants, pour gagner l’intra-muros, passer par la porte de Paris. Le démantèlement des fortifications, décidé en 1892, permit de faciliter la communication entre le centre et le faubourg qui put alors se développer de manière plus harmonieuse.
Dès les années 1930, plusieurs chemins se transformèrent en véritables rues, telles la rue d’Esnes. D’autres furent créés pour répondre à l’extension du quartier, comme la rue Curie, tracée en 1939, ou plus récemment, en 1956, la rue Ernest Couteaux. Des salles de bal dans le style Art déco viennent animer la vie cambrésienne tel le Trianon dans la rue du même nom.
Lors de la Deuxième Guerre mondiale, les Allemands firent édifier à proximité de la rue d’Esnes de nombreux baraquements : "la cité d’Esnes". La ville réutilisa ces 135 logements dès 1946 pour abriter 500 personnes sinistrées par les bombardements. Les baraquements laisseront place à de nouveaux logements HLM érigés à la fin des années 1979-1980. Le Groupe Maison Familiale développa, dans les années 1960, plusieurs ensembles de pavillons en accession à la propriété, rue de Cantaing ou rue de Ribécourt par exemple.
Le quartier abrite plusieurs structures à vocation sociale. Peuvent être cités la Maison d’enfants, remplaçant l’orphelinat saint-Druon fondé en 1889, ou encore les locaux des "Papillons blancs", association familiale de défense et de protection de l’enfance déficiente, fondée en 1956.