Sur les cartes anciennes, les quartiers de Cambrai que nous connaissons aujourd'hui n'existent pas
Sur les cartes anciennes (antérieures au XIXème siècle), les quartiers de Cambrai que nous connaissons aujourd'hui, que nous traversons, que nous habitons n'existent pas. On les voit apparaître en filigrane, ils se dessinent autour des grands axes creusés depuis longtemps par le passage des hommes entrant dans Cambrai ou en partance sur les routes du Cambrésis : la route de Solesmes menant à Bavay et l'avenue de Valenciennes ; la route du Cateau ; les rues Gauthier, Saint-Ladre et Saint-Druon ouvrant chacune vers Awoingt, Guise, Crèvecœur et l'abbaye de Vaucelles ; l'avenue de Paris vers le royaume de France, les routes emmenant vers Bapaume, Arras, Douai.
Ces axes que nous arpentons à longueur d'année et qui sont aujourd'hui bordés par des habitations, des commerces, des quartiers sont nés pour la plupart aux XIXème et XXème siècles à la faveur du développement industriel et du démantèlement des fortifications. Auparavant, ils sont des zones réservées à d'anciennes fabriques (briqueterie), des lieux de justice (rue de la grande justice), des promenades (les allées vertes de Saint-Roch), des viviers et lieux de culture (marais de la Neuville, étang de l'abbaye du St Sépulcre) et des zones appartenant à l'armée.
La cité de Cambrai est en effet pendant de nombreux siècles entourée par une ceinture fortifiée qui met à distance la campagne du centre de la ville. Cette ceinture est constituée d'ouvrages fortifiés, de fossés où les habitants font paître les animaux, sécher les draps, pousser des cultures. Elle est un territoire militaire stratégique qui éloigne les faubourgs du centre et les amène à se développer indépendamment.
C'est une des raisons qui pousse les Cambrésiens à procéder au démantèlement des fortifications à la fin du XIXème siècle, qui vont laisser place aux boulevards actuels.