Au nord-est de Cambrai, s’étend une vaste zone incluant plusieurs quartiers qui se sont développés aux XIXème et XXème siècles
Quartier Victor Hugo
Le quartier Saint-Cloud (autour de l’actuelle avenue Victor Hugo), s’est développé dans la deuxième moitié du XIXe siècle en raison de la poussée démographique et de la construction de la première gare de Cambrai (actuelle gare annexe), en 1857. Il était auparavant voué à un rôle plus sombre. Sur une carte du XVIIIème siècle, on voit que cette zone était dénommée par le terme "Justice". C’est à cet endroit que se trouvait le gibet de la ville, potence servant à exécuter les condamnations capitales prononcées par le Magistrat. D’où le nom de rue de la grande justice aujourd’hui.
Avenue du Cateau et quartier Amérique
Grande route rythmée par la présence de fermes et de moulins à vent, l’avenue du Cateau s’est progressivement urbanisée tout au long du XXème siècle notamment grâce à l’action du Groupe Maison Familiale qui y implante son quartier général caractérisé par son architecture circulaire, le fameux "camembert", et le quartier Amérique.
Comprise entre l’avenue du Cateau et le vieux chemin de Carnières, cette cité est née au XXème siècle, au lendemain de la Première Guerre mondiale.
Dans les années 1920, la ville doit parer à l’urgente nécessité de loger la population sinistrée par les destructions de la Grande Guerre et les ouvriers arrivés en masse pour la reconstruction de la ville et les travaux le long des anciennes lignes de front. Des baraquements vont alors être construits en nombre, en centre-ville, le long des boulevards et plus loin, dans les faubourgs.
C’est l’origine de la cité du "Nouveau Monde". À partir de 1919, 416 baraquements de 3 à 5 pièces sont érigés sur des terrains appartenant aux hospices. Le quartier abrite alors 1500 habitants, qui vivent dans des conditions d’hygiène précaires : chaque baraquement abrite deux familles, seules trois fontaines assurent l’approvisionnement en eau.
Au fur et à mesure que les sinistrés sont relogés, des locataires à faibles revenus les remplacent. Parallèlement, la ville commence à entreprendre la destruction des logements afin de libérer les terrains. Il en reste toutefois 366, abritant 995 personnes en 1937.
Dès la fin des années 1940 et le début des années 1950, le quartier commence à s’agrandir : le groupe Maison Familiale y construit des habitations, le groupe industriel Messian installé avenue du Cateau y fait bâtir 18 logements pour son personnel. C’est au tournant des années 1960 que la cité, rebaptisée cité Amérique, va se métamorphoser de manière spectaculaire : en 1958 sont élevés quatre "blocs million", gérés par la société des H.L.M. du Nord ; ils seront détruits en 1987 et remplacés. Puis, dans les années 1961-1963, d’autres immeubles et maisons individuelles, en accession à la propriété, sont bâtis sous l’impulsion de la Maison Familiale.
Les constructions du groupe scolaire Jean Jaurès en 1960, de l’église Saint-Jean remplaçant l’église provisoire en bois en 1964, puis d’un centre commercial et d’un deuxième groupe scolaire, l’école Kennedy, en 1971, achèvent l’aménagement du quartier.
Le dynamisme de la maison de quartier et l’installation d’un parc service à l’emplacement des anciens locaux du groupe Maison Familiale y maintiennent une certaine activité.