Un des plus anciens de la ville. Épargné par les destructions des deux conflits mondiaux

Le quartier compris entre la rue Saint-Lazare à l’ouest, la rue du marché aux Poissons et la grand-rue Vanderburch au sud, la rue Sadi-Carnot et de la porte Notre-Dame à l’est et le boulevard Faidherbe au nord, est l’un des plus anciens de la ville. Épargné par les destructions des deux conflits mondiaux du XXème siècle, il conserve son tracé ancien, aux rues étroites et sinueuses et ses maisons des XVIIème et XVIIIème siècles.
Ce secteur de la ville connut un développement précoce, remontant au haut Moyen Age. Cet essor a été permis par son emplacement au carrefour de plusieurs axes de communication : la « Grande Chaussée », menant vers la Grand-Place, la route de Douai et l’Escaut. De plus, la présence abondante de l’eau, avec les deux bras mineurs de l’Escaut, l’Escautin et le Clicotiau, a permis l’installation des corps de métiers relatifs au travail du lin et du drap : tisserands, foulons, teinturiers, marchands de laine, peigneuses, laveurs, tondeurs. Les noms (anciens et actuels) des rues rappellent cette activité : impasse du Coupe-draps, rues des blanches nappes, des blancs linceuls, des Feutriers…
C’était également un quartier marqué par l’implantation d’un grand nombre d’institutions religieuses et de charité : aux deux églises paroissiales, Saint-Vaast et Saint-Géry, s’ajoutent les églises Saint-Eloi et sainte-Elisabeth. Le couvent des Capucins et le couvent des Bénédictines anglaises s’y établirent au XVIIème siècle. Tous ces édifices furent détruits à la suite de la Révolution. S’y trouvait également un grand nombre de béguinages : le béguinage Saint-Vaast, le béguinage Notre-Dame, le béguinage Sainte-Ursule. Plusieurs de ces institutions virent leur gestion reprise après la Révolution par le bureau de bienfaisance et subsistèrent jusqu’à très récemment. Les présences de l’orphelinat et de la maison des Vieux-Hommes accentuaient l’aspect social et charitable de ce quartier.
Ce passé est toujours visible dans les rues aujourd’hui : les petites maisons ouvrières des rues des Candillons et de Monstrelet et les bâtiments inoccupés de la grande teinturerie témoignent encore de la forte activité artisanale. Le quartier est toujours très populaire : ces dernières décennies, nombre d’hôtels particuliers et de maisons du XVIIIème siècle ont été divisés en plusieurs appartements abritant une population aux revenus modestes. Le centre communal d’action sociale y est toujours propriétaire de plusieurs bâtiments, comme le béguinage Saint-Vaast, aujourd’hui désaffecté, ou la résidence des Anglaises, à destination des personnes âgées, ce qui perpétue la tradition sociale de ce quartier.